Dans un premier volet, Tatjana Doll offrait un regard personnel et inattendu sur Paris avec une exposition intitulée « Vigilance propreté » à la galerie Jean Brolly. Regroupant des séries de peintures qui avaient pour sujet la politique écologique de la ville avec les poubelles d’immeuble aux couvercles blancs, jaunes ou verts, les sacs poubelles en plastique transparents suspendus à des potences portant l’inscription « vigilance propreté » et les véhicules nettoyant les rues et trottoirs (Balayeuses), l’exposition était résolument verte.
Pour clôturer la saison, la couleur verte reste à l’honneur. En effet, Tatjana Doll a peint un autre objet très caractéristique de notre mobilier urbain : le container pour le recyclage du verre. C’est la série complète, constituée de 6 grandes peintures (échelle 1) qui est ici présentée.
En conformité avec les propositions artistiques du groupe Hobbypop dont elle fut membre (Düsseldorf, 1997) avec Tine Furler, Sophie von Hellermann, Dietmar Lutz et Markus Vater, Tatjana Doll s’intéresse d’une manière quasiment exclusive aux choses qu’elle dit « sans âmes et sans pathos » : iPod, Mini, Hummer, gobelets en carton des chaînes de restauration, logos d’enseignes, panneaux de signalisation, etc.
Tatjana Doll oblige notre regard à s’attarder sur des objets ordinaires, qui généralement ne retiennent pas notre attention. Avec un style facilement reconnaissable qui consiste à peindre à même le sol d’une manière énergique et directe, elle réussi à insuffler à tous ces objets un souffle de vie, les rendant ainsi plus humains.
Dépassant les positions des artistes pop et du Nouveau réalisme plus préoccupés par la dénonciation la société de consommation, Tatjana Doll transforme ainsi les sujets de ses peintures en de véritables portraits-objets.