Adama Kouyaté est un photographe historique malien, né en 1928 à Bougouni (Mali). Il a fait son apprentissage en 1947 à Bamako chez les pionniers de la photographie, Bakary Doumbia et surtout Pierre Garnier, le « maître blanc » des photographes d’Afrique de l’Ouest.
En 1949, Adama ouvre son premier studio à Kati près de Bamako, qu’il quittera en 1964 pour s’installer à Ouagadougou au Burkina, puis à Bouaké en Côté d’Ivoire. En 1969, il revient au Mali pour se fixer à Ségou, passage obligé vers le pays Dogon.
La photographie de Adama Kouyaté se concentre principalement sur la photographie de studio – un espace réduit et aménagé au fond du « magasin » – où sous la chaleur de 2 projecteurs se produit la rencontre du photographe et du modèle.
Le studio, dans les années 50 à 80, est le lieu où doivent se rendre les personnes qui ne possédant pas d’appareil photo veulent garder une trace d’un événement de leur vie.
Le photographe devient donc le complice de ces clients et c’est à lui de trouver la pose qui va les mettre en valeur, devant un simple rideau, un décor en papier peint ou une fresque exotique, afin de dégager une impression positive et flatteuse de leur personne, avec de simples accessoires (casquette, cravate, transistor, téléphone, bouquet de fleurs artificiel ou un scooter).
Les photos de Adama Kouyaté sont remarquables de ce point de vue. Il a su, mieux que tout autre, montrer la beauté de la femme africaine dans son boubou de fête, la tendresse de jeunes mariés, la fierté d’un couple sur une mobylette, la joie de 3 amies qui se retrouvent, etc.
Pour sa première exposition personnelle en France, la galerie Jean Brolly présente un ensemble de photos extraites du livre Adama Kouyaté : « Studios d’Afrique » (2010, Editions Gang).
Pour marquer cet événement, Adama Kouyaté installe un studio dans la galerie.
Devant un décor conçu spécifiquement pour l’occasion, il fera fonctionner son fidèle « Rolleiflex ».