du 09/01/2014 au 15/02/2014

Circulation intérieure

communiqué de presse

Intitulée « Circulation intérieure », cette exposition regroupe une dizaine de toiles qui ont toutes pour unique sujet la maison où vit l’artiste. On retrouve des lieux familiers : le couloir du rez-de-chaussée, son atelier et espace de vie sous les toits, le grenier, l’appentis, la chambre de sa sœur… Or cette bâtisse, construite à la fin du XIXème sur les hauteurs de Saint-Cloud, entourée par un jardin, n’est qu’un prétexte pour parler d’autre chose, en l’occurrence de la peinture elle-même.

C’est donc au sein de cet « ecosystème » hétéroclite que l’artiste va puiser son inspiration et élaborer son langage pictural : « Les formes, la couleur, la lumière et l’équilibre de la composition sont mes seuls centres d’intérêt. Mon but est d’utiliser les éléments de mon quotidien, de jouer avec et de faire des peintures qui questionnent leur utilisation en réalisant une image la plus efficace possible avec un minimum de moyens, c’est-à-dire  faire avec ce que j’ai sous la main ».

Mathieu Cherkit n’invente donc rien. Il se contente de poser au sol une boîte d’allumettes entrouverte, un artichaut ou une mandoline centenaire comme élément indiciel d’une présence humaine et de disposer dans l’espace un yuka ou un fauteuil de style Louis XV.

Il prend plaisir à transcender son quotidien dont il poursuit le moindre reflet à la recherche d’une facette inconnue. Pour magnifier cette réinterprétation, il n’hésite pas à abuser du pouvoir de la peinture rendant la couche picturale épaisse, physique. Les couches se superposent généreusement jusqu’à déborder de la surface de la toile.

Des jaunes stridents, des rouges ardents et des orangés éclatants, stimulés par des bleus électriques et animés par toute une gamme de verts saturés, les derniers tableaux de Mathieu Cherkit nous irradient de couleurs et entretiennent un dialogue permanent avec l’histoire de l’art et l’intimité des choses.

Renouant avec une certaine tradition, cette approche par la couleur et l’incohérence de la perspective dans ces constructions nous rappelle les cadrages et tonalités employés par ses aînés : Valloton, Vuillard, Matisse et plus proche de nous David Hockney.

« Mathieu Cherkit travaille dans l’artifice de toute construction picturale qui se sait  autonome. Ses tableaux semblent composés comme des peintures abstraites et géométriques, par juxtaposition de plans. Ils montrent, s’il en était encore besoin, que la distinction faite entre formes abstraites ou figuratives est un préjugé du passé.» Marc Desgrandchamps.

Mathieu a été sélectionné aux prix Sciences-Po pour l’art contemporain et Jean-François Prat, en 2013

Mathieu Cherkit est né en 1982. Il vit et travaille à Saint-Cloud.

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Revue de presse de l’exposition: